Thomas Saatdjian répond à Echecs Mag

Publié le par Antoine Duboc

Saatdjian-Thomas.jpgSébastien Feller parti jouer en Juniors, Thomas Saatdjian était le grand favori et il a tenu son rôle en remportant le titre de Champion de France Minimes, le 2e après celui gagné en 2003. En plus d'être un très bon joueur d'échecs, le membre du club de Bischwiller a la tête sur les épaules et nous parle de sa volonté de poursuivre de hautes études, un exemple à suivre pour tous les jeunes joueurs.

 

 

En l’absence du S. Feller qui jouait en Juniors, tu étais le grand favori. Tu as assumé ton statut en réalisant un parcours plein de maîtrise. Raconte-nous ton tournoi ?

Le Championnat de France dans ma catégorie est un tournoi différent des autres. Il y a à peu près une centaine de participants qui sont tous particulièrement motivés. Et il est rare que le grand favori, celui qui a le Elo le plus élevé, gagne, comme à Calvi en 2005. Il y a aussi une pression supplémentaire à la première table. Cette année, j'ai eu la chance de gagner mes 6 premières parties, celle du lundi matin avec une pièce en moins, et que mes adversaires directs ont perdu. Ensuite, j'ai géré mon avance.

 

Nouveau titre après celui remporté en 2003 en Pupilles, comment as-tu vécu la période entre ces deux victoires ?

C'est vrai que gagner un titre est un certain soulagement et on peut avoir tendance à être moins motivé par la suite. Néanmoins, lors de championnats de France 2004, 2005 et 2006, j'aurais pu aussi gagner le tournoi mais à chaque fois une perte dans une ronde décisive a été fatale.

 

Tu n’avais pas réussi ton Championnat du monde en 2004 (4.5/11). Cette expérience peut-elle te permettre d’aborder différemment cette compétition pour laquelle tu es de nouveau qualifié ?

En 2003 après mon premier titre, j'ai participé aux Championnats d'Europe et j'ai fini 6ème ex-aequo avec 6 points. C'était la meilleure perf de l'équipe de France lors de ces championnats. A la dernière ronde, j'ai battu un ancien champion du monde poussin. Ensuite, j'ai été aux Championnats du monde et après 9 rondes j'avais aussi 6 points et j'étais 11ème. Malheureusement, j'ai fini avec 6,5 points. A cette période je m'entraînais avec Valentin Lukov qui faisait partie des entraîneurs fédéraux. En 2004, il n'était pas avec la délégation française et cela m'a pénalisé. Par ailleurs j'étais aussi en première année de ma catégorie.

 

Ton frère Stéphane a également été Champion de France (en Poussins en 2004), comment se passe l’émulation entre vous deux ?

J'espère que mon deuxième titre le motivera suffisamment pour gagner l'année prochaine.

 

Quels sont tes objectifs maintenant ?

J'ai 15 ans et je passe en première S dans un lycée exigeant de Nancy. Je compte suivre en même temps ma carrière de joueur d'échecs et des études supérieures. C'est possible comme le montre Luke Mc Shane qui fait des études de mathématiques à Oxford. Plus près de nous, à Nancy, Nicolas Brunner est en train de finir une école d'ingénieurs tout en étant MI. Il est le plus fort joueur Lorrain, plus fort que les professionnels locaux. La plupart des jeunes espoirs de l'équipe de France ont mis leurs études au second plan, ce qui leur permet de participer à des tournois pendant l'année scolaire. De mon coté je vais jouer des tournois tout le long de l'été afin d'arriver en forme aux Championnats d'Europe en septembre. Mon objectif est de faire mieux qu'en 2003. 
 

 
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Publié dans Les INTERVIEWS

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